Lucy, une étoile est née 5


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HEADBANGING SCIENCE N°35

The Beatles, Lucy in the Sky with Diamonds

Avec ses mandariniers, ses ciels de marmelade, ses fleurs en cellophane jaune et vert, ses gens sur des chevaux à bascule mangeant des tartes à la guimauve, l’univers de la fille aux yeux kaléidoscopiques du Lucy in the Sky with Diamonds des Beatles tient plus du Summer of Love de San Francisco que du Plio-Pleistocène des sables d’Ethiopie.

http://www.dailymotion.com/video/x1kcsgz_lucy-in-the-sky-with-diamonds-official-video-hd_music

Et pourtant, ce morceau des Beatles, écrit par John Lennon et paru sur l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band en 1967 est la plus célèbre bande-son de toute la paléontologie. C’est en effet de ce titre qu’est né le surnom de Lucy, donné au spécimen d’Australopithecus afarensis vieux de 3,2 millions d’années découvert le 24 novembre 1974 à Hadar sur les bords de la rivière Awash, dans le triangle de l’Afar, en Éthiopie, et plus prosaïquement connu sous le code AL 288-1.

Lucy fait, pour le public français, un peu partie de la famille, puisqu’elle fut mise au jour par l’International Afar Research Expedition (IARE), une équipe regroupant une trentaine de chercheurs éthiopiens, américains et français, codirigée par l’Américain Donald Johanson (pour la paléoanthropologie), le Français Maurice Taïeb (pour la géologie) et notre Yves Coppens national (pour la paléontologie). Depuis, Lucy a été rejointe par bien d’autres spécimens de son espèce, le genre Australopithecus s’est renforcé de nouveaux membres (Sediba), et la sous-tribu des Hominines élargie de taxons bien plus anciens. Lucy reste la star incontestée des fossiles de pré-humains, mais on a désormais un peu l’impression qu’elle fait partie des meubles et prend la poussière – un peu comme les Beatles.

Fouille à Hadar. Johanson et Tom Gray sont à droit. Crédit: Muséum d'Histoire naturelle de Cleveland

Fouille à Hadar. Johanson et Tom Gray sont à droit. Crédit: Muséum d’Histoire naturelle de Cleveland

Redonnons-lui un peu de son lustre d’antan en nous replongeant au moment de sa découverte. Comment, exactement, est-on passé de la Lucy psychédélique des Beatles à la vedette de la paléontologie mondiale ?

Pour le public français, la découverte d’Au. afarensis est étroitement liée à Yves Coppens. Laissons à celui-ci le soin de narrer l’anecdote (in Le genou de Lucy) :

Lucy comme celle du ciel », c’était la Lucy in the sky with diamonds des Beatles, dont on avait la cassette et dont le prénom s’est imposé à nous dans le camp pour nommer le petit squelette, lorsque sacrum, bassin et gracilité à la fois en ont fortement suggéré la féminité. Il est amusant de rappeler que ce titre aurait à l’origine été celui qu’une petite fille d’un des Beatles avait donné à l’un de se ses dessins lorsque, rentrant de l’école, ses parents lui avaient demandé ce qu’elle avait voulu représenter, mais tout de même, la « coïncidence » du titre avec les lettres LSD ne devait pas être tout à fait innocente. Il est amusant aussi de dire ici que bien des gens sont convaincus que c’est notre » Lucy qui a inspiré les Beatles ; il y en a même qui m’ont déclaré que c’était certainement la notoriété de Lucy des Afars qui avait fait la leur !

Le passage dit assez bien ce que ce fossile doit de son incroyable popularité à son surnom, qui a permis une identification quasi instantanée de tous sur toute la planète. Mais il permet aussi de tirer quelques fils assez intéressants sur la façon dont la petite histoire des scientifiques et la grande histoire de la science s’ordonnent parfois pour tisser quelque chose qui habille la réalité, mais n’est plus tout à fait la réalité.

Le premier de ces fils est musical. La « petite fille de l’un des Beatles », mentionnée par Coppens, s’appelle en réalité Julian et est, jusqu’à preuve du contraire, un garçon – le fils de John Lennon. Le reste de l’anecdote correspond à ce qu’a raconté le guitariste des Fab Four pour expliquer que la chanson n’était nullement inspirée par le LSD (comme le laissaient supposer ses initiales), mais par Lewis Carroll et par un dessin représentant une des camarades de maternelle de Julian, alors âgé de quatre ans.

Bon on peut pardonner Coppens de mal maîtriser l’histoire du rock. Venons-en donc au deuxième fil, relié à cette histoire de cassette écoutée au camp, expliquée par Coppens dans cette vidéo (c’est la séquence Le baptème de Lucy à partir de 25 :45) :

 

On sent le machin incroyable raconté en fin de dîner par l’oncle Albert une fois que toute la table a fait silence. Cela fait partie de la légende familiale, personne n’irait demander si tout cela est rigoureusement exact.

Le truc un peu gênant, ici, c’est que Coppens a peut-être écouté les Beatles à Hadar, mais pas au moment de la découverte de Lucy, puisqu’il n’était pas sur place. Yves Coppens est en effet très souvent présenté comme le « codécouvreur » du fossile, mais le premier fragment a été repéré par Donald Johanson et son thésard Tom Gray, qu’il avait accompagné sur le terrain ce matin-là plutôt que de rattraper son travail en retard. Johanson notait dans son journal du jour : « 30 nov. 1974. Matin : localité 162 avec Gray. En forme ». Et devait écrire plus tard :

En me levant ce matin-là, j’avais senti que c’était un de ces jours où il faut savoir saisir sa chance, un de ces jours où tout peut arriver.

Une belle façon de réinterpréter les événements a posteriori, mais comme Johanson le dit lui-même, les paléontologues sont superstitieux. Revenons sur l’histoire de la K7 et du baptême de Lucy, racontée cette fois par le vrai témoin direct de l’affaire :

Dans un entretien à La Recherche, Johanson dit à peu près la même chose que dans cette vidéo, mais en Français :

Le premier soir, il y avait une ambiance spéciale. Nous avons mis de la musique, en buvant de la bière que nous avions fait rafraîchir dans la rivière Awash. C’est vrai, comme cela a été beaucoup raconté, que nous avons en particulier écouté Lucy in the sky with diamonds, des Beatles. Mais nous ne l’avons pas du tout passée en boucle! Pam Alderman, ma petite amie de l’époque, qui était là, a lancé, un peu au hasard: «Si vous pensez vraiment que c’est une femelle, pourquoi ne pas l’appeler Lucy?» Personne ne s’est exclamé «Oh oui, super, c’est son nom!» Mais les jours suivants, les étudiants se sont mis à dire: «Tu retournes sur le site de Lucy? Est-ce que tu vas trouver d’autres morceaux du crâne de Lucy?» C’est comme cela qu’elle a commencé à avoir sa personnalité propre, son identité propre, et qu’elle est devenue une référence dans l’évolution humaine. Aujourd’hui, tout le monde en a entendu parler, même les enfants de l’école primaire. Je ne sais pas pourquoi, mais il semble que les gens aiment bien ce nom. Si nous l’avions appelée Mathilda, ça n’aurait peut-être pas pris.

Donald Johanson et Lucy. Crédit: Institute of Human Origins

Donald Johanson et Lucy. Crédit: Institute of Human Origins

Et souligne, au détour de la conversation, que Coppens est bien arrivé après la bataille :

Je n’avais pas d’appareil avec moi. Quelques personnes en ont pris le lendemain, mais, dans l’ensemble, les gens étaient trop excités par ce qui se passait. Peu de temps après, Maurice [Taïeb] est revenu au camp. Il a dit que nous devions contacter Yves Coppens et les autres participants à l’expédition qui n’étaient pas en Éthiopie à ce moment-là. Coppens est finalement arrivé avec une équipe française de télévision, mais nous avions déjà fini de dégager les ossements.

Bien et alors ? On peut comprendre qu’au bout d’un moment, Coppens en ait eu marre de préciser qu’il n’avait pas lui-même découvert Lucy et en soit venu à raconter l’histoire en s’y incluant naturellement. Pas de quoi fouetter un chat. Toutefois, l’épisode peut être lu différemment, lorsqu’on parcourt l’ouvrage que Johanson a consacré à la découverte de Lucy (Lucy : une jeune femme de 3 500 000 ans)1 qui, soit dit en passant, est fichtrement captivant. La singularité de ce livre est qu’Yves Coppens y brille par son absence. Ce qui ne manquera pas d’intriguer le lecteur, avide de tirer un troisième fil, nous permettant de lever un petit coin du voile sur le fonctionnement de la recherche au quotidien, une réalité généralement parfaitement occultée dans les livres de vulgarisation des chercheurs.

Donald Johanson & Maurice Taieb après la découverte de Lucy (1974) .

Donald Johanson & Maurice Taieb après la découverte de Lucy (1974) .

Johanson, qui a participé à la grande aventure de l’Omo (un autre grand site à hominidés en Éthiopie) au tout début des années 1970, souligne combien à cette époque, la rivalité entre Français et Américains était vive, bien que cette campagne de fouilles débutée en 1967, eût été annoncée comme la première expédition anthropologique internationale réellement coopérative. Les Français, exerçant leur droit de priorité sur ce site, s’étaient ainsi réservé la plus grande étendue de dépôts et ne manquaient pas de traiter leurs collègues américains avec une arrogance qu’on imagine assez bien.

Johanson note toutefois que, sous l’impulsion de Coppens, les choses s’étaient (très légèrement) améliorées :

À l’origine, les deux camps avaient été matériellement séparés par une distance considérable. Mais après la mort d’Arambourg [Camille, qui dirigeait l’équipe française et à qui Coppens succéda], Coppens invita le groupe de Howell à venir s’installer dans la concession française et à en exploiter un petit secteur, à l’extrémité nord. Ce secteur était séparé de la partie qu’exploitaient les Français par un chemin qu’empruntait Ie bétail pour descendre à la rivière, et que l’on finit par appeler la ligne de démarcation, au-delà de laquelle toute intrusion professionnelle était interdite.

Alors, l’occultation de Coppens dans l’ouvrage de Johanson tient-elle d’un renvoi d’ascenseur bien mérité ?

Pas si simple. Johanson note aussi dans son livre qu’il aime bien les Français. Pour ce qui est de l’expédition de Hadar, il les a aidés financièrement à plusieurs reprises en leur achetant du matériel, et il ne manque pas de souligner les qualités professionnelles et humaines des chercheurs français, notamment de Maurice Taïeb, dont il a par la suite rappelé le rôle majeur dans la découverte de Lucy : c’est le géologue français qui, après avoir exploré le triangle de l’Afar, a persuadé Johanson de l’intérêt fossilifère de la zone, puis est parti la repérer avec l’Américain et Coppens en 1972 pour y sélectionner le site de Hadar. En revanche, sur Coppens, strictement aucun mot, aucun compliment de circonstance. Un silence assourdissant. À vrai dire, on ne sait absolument pas ce qu’a effectué le paléontologue français lors des différentes campagnes à Hadar.

De gauche à droite : J. Aronson (radiochronologiste) ; M; Taieb ; D. Johanson ; Ato Bekele (Responsable du patrimoine éthiopien). © M. Taieb

De gauche à droite : J. Aronson (radiochronologiste) ; M; Taieb ; D. Johanson ; Ato Bekele (Responsable du patrimoine éthiopien). © M. Taieb

Cela est d’autant plus surprenant lorsque vient le travail d’étude des 52 ossements de Lucy. En 1978/79, parurent deux papiers décrivant Australopithecus afarensis. L’un décrivant et baptisant l’espèce en bonne et due forme, dans Kirtlandia2, le bulletin scientifique du Muséum d’histoire naturelle de Cleveland (un choix dicté par le fait que les descriptions des fossiles occupaient des pages et des pages et ne pouvaient être accueillies dans une revue plus prestigieuse). Le nom d’Yves Coppens est associé à ce travail. L’autre dans Science3, un article interprétatif spéculant sur la position d’Au. afarensis dans la lignée des hominines. Ici pas d’Yves Coppens (et pas de chercheur français tout court). Pas plus d’ailleurs que dans le livre de Johanson, qui consacre pourtant de nombreuses pages à raconter tout le travail d’analyse effectué sur les fossiles d’Au. afarensis et la genèse de ces papiers.

Finissons de tirer le fil Coppens déjà bien assez long. Son absence dans le récit de Johanson , au-delà d’une inimitié personnelle que l’on ne peut que supposer, s’explique par le fait que l’accord passé entre les équipes de l’IARE (selon Johanson) stipulait que ceux qui feraient une découverte seraient les premiers à étudier les fossiles dans leurs labos, mais que tout le monde signerait l’article (celui de Kirtlandia). Johanson et Gray ayant déniché Lucy, il revenait donc aux Américains de la garder pour eux, plus précisément dans un coffre du Muséum d’histoire naturelle de Cleveland, où Johanson était conservateur, avant que les restes soient rendus à l’Éthiopie. En réalité, les Français eurent bien la possibilité d’étudier les ossements (Lucy avait été séparée en tronçons, soumis à des spécialistes), mais sur le plan anthropologique, ils furent bel et bien évincés faute d’avoir su placer leurs pions. L’impression vivace que Lucy est un fossile made in France, est donc assez largement trompeuse. Et la mission internationale de l’Afar, coopérative jusqu’à un certain point seulement.

Première rencontre de Tim White (à gauche) avec Johanson (à droite), devant les fossiles d'Au. afarensis. Le jeune chercheur va pousser Johanson à revoir son premier jugement. Richard Leakey est assis au centre. © 1976 David L. Brill

Première rencontre de Tim White (à gauche) avec Johanson (à droite), devant les fossiles d’Au. afarensis. Le jeune chercheur va pousser Johanson à revoir son premier jugement. Richard Leakey est assis au centre. © 1976 David L. Brill

Le travail d’interprétation publié dans Science fut donc entièrement américain et nous permet de tirer un quatrième et dernier fil de cette histoire. Ce fil nous raconte quelque chose de la façon dont s’opère le raisonnement scientifique, et dont les chercheurs parviennent à passer outre leurs préjugés pour franchir un pas décisif vers leurs conclusions. Une des caractéristiques de Lucy, très souvent mentionnée, est qu’il s’agissait d’un sujet féminin de petite stature, d’une petite australopithèque d’environ 1,10 m. Pas de quoi la confondre avec l’enfant de 4 ans du Lucy in the Sky with Diamonds des Beatles, mais tout de même un individu vraiment petit, pas forcément représentatif de son espèce. Au point que Johanson a longtemps été persuadé qu’il tenait à Hadar deux espèces. Une espèce d’Homo, matérialisée par des mâchoires de taille importante, et quelque chose d’autre, en la personne de Lucy, qui ne pouvait certainement pas être une Homo. C’est le travail commun avec Tim White, jeune paléontologue américain, co auteur des papiers parus en 78 et 79 dans Kirtlandia et Science, qui permit à Johanson de revoir son point de vue initial, après un travail de réinterprétation totale des données et un gros effort sur lui-même pour abandonner ses présupposés. White, qui est le véritable artisan de la description d’Au. afarensis avec Johanson  avait travaillé avec Richard Leakey à Koobi Fora (Kenya) en 1974, puis avec sa mère, Mary Leakey, sur les fossiles de Laetoli en Tanzanie. Ces fossiles étaient des Afarensis. Et White se doutait qu’il étaient les mêmes que ceux trouvés à Hadar. C’est sur ses conseils que Johanson a comparé les fragments des deux sites et a fini par s’apercevoir qu’il n’existait pas deux espèces, mais bien une seule, Au. afarensis, dont Lucy représentait un spécimen certes petit (et surtout présentant une mâchoire plus petite), mais indéniablement similaire aux autres.

Voici la scène où White achève de convaincre Johanson que c’est sa vue, une seule espèce, qui est correcte :

« Comment peux-tu ignorer une vingtaine d’autres traits – une similitude écrasante- et t’arrêter à cette unique différence de mâchoire ? me demanda Tim.

– Parce que c’est une différence », dis-je.

Tim exigea alors que nous nous livrions à l’exercice laborieux consistant à réduire toutes les autres mâchoires à l’échelle de Lucy. Quand cela fut fait, il n’y avait presque plus aucune différence de largeur à l’avant. Certaines mâchoires étaient un peu plus larges, mais, comme le souligna Tim, c’était parce que les incisives des mâles étaient légèrement plus grandes que celles des femelles. La singularité de Lucy s’effaçait. Elle était redevenue un simple exemple d’allométrie, comme l’avait prédit Tim.

« D’accord, dis-je, il n’y a qu’une espèce.

– Tu le crois vraiment ? Ce n’est pas une simple capitulation ?

(…)

– Non, non. Je le crois. Tu devrais apprendre à t’arrêter une fois que tu as gagné.

(…)

Le problème de Lucy réglé, nous avions désormais une image remarquablement claire et cohérente des hominidés de Laetoli-Hadar.

Intéressant en soi, parce qu’il montre comment un scientifique est parvenu à une solution en renonçant à sa position initiale, cet échange révèle aussi que Lucy, spécimen emblématique de son espèce, fut en fait le fossile qui rendit difficile sa définition et sa description. Ironie de l’histoire, Johanson n’aurait sans doute pas dû renoncer à sa position initiale: le regroupement des collections de Hadar et de Laetoli est vivement critiqué aujourd’hui, il y aurait bien deux espèces distinctes, et tout le bataclan taxonomique d’Afarensis serait entièrement à revoir. Mais ceci est une autre histoire, réservée à la paléoanthropologie de demain. Pour en finir avec celle d’hier, Johanson relate un peu plus loin dans son livre l’importance de l’association de talents et de caractères complémentaires qu’il a formée avec White, et qui lui a évité de se fourvoyer dans une « mauvaise » direction :

Je soulignai [à un journaliste] qu’il était bon que deux personnes, plutôt qu’une seule, s’attaquent à un problème difficile ; en effet, si l’on a quelqu’un qui stimule constamment votre réflexion, on va plus loin qu’on ne le ferait tout seul.

« C’est vrai, dit Tim. Dans notre cas, Don a apporté l’imagination et l’énergie dont je manquais – l’audace.

– Tim m’a servi de garde-fou, dis-je. Il a aussi combattu mes partis pris. Il a vu plus vite que moi que nous n’avions qu’une espèce, et non deux. Il a eu du mal à me faire abandonner ma première idée. J’avais déjà publié qu’il existait deux espèces. Allais-je republier, et dire qu’il n’y en avait qu’une ?

– C’est ce que tu devais faire.

– Oui, mais quel déchirement ! 

Je laisse aux lecteurs férus des Beatles le soin de décider qui de la paire Johanson – White était Paul McCartney et qui était John Lennon. Et de s’interroger sur cette vaste question : la Lucy de l’Afar aurait-elle été tout à fait la même si, au lieu de Lucy in the Sky with Diamonds, avait tourné en boucle Eleanor RigbyMichelleJulia ou Martha my dear ? Yves Coppens aurait sûrement cité Hey Jude… Mais, hey, Yves, Jude, c’est encore un garçon, c’est encore Julian Lennon ! Mais peut-être qu’en paléontologie humaine, comme en rock, les Français ont un peu plus de mal que les anglo-saxons…


Sources :

 

  1. Johanson, D. et Edey, M. (1981) Lucy : une jeune femme de 3 500 000 ans, traduit de l’américain (Lucy, the beginnings of humankind), Paris, R. Laffont, (ISBN 2-221-01200-3)
  2. Johanson, D., White, T.D. et Coppens, Y. (1978) « A new species of the genus Australopithecus (Primates : Hominidae) from the Pliocene of Eastern Africa », Kirtlandia, no 28, p. 1-14.
  3. A systematic assessment of early African hominids, DC Johanson and TD White, Science 26 January 1979: 203 (4378), 321-330. [DOI:10.1126/science.104384
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